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Le Vigneron du Val de Loire
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Damien Delecheneau : "Augmenter le rendement par la taille"


Rédigé le Samedi 4 Février 2017

Le nouveau président de l’ODG des vins de Montlouis prend la succession de François Chidaine après un millésime marqué par une bien petite récolte. Il nous présente ses priorités, notamment la refonte du cahier des charges de l’AOC.


Quels sont vos objectifs en tant que nouveau président ?

Je compte prolonger tout le travail qui a été fait durant toutes ces années et agir dans la continuité. Nos ambitions vont conforter un travail collectif. Nous gardons les mêmes objectifs qualitatifs. C’est pour cela notamment que nous avons engagé auprès de l’Inao la refonte de notre cahier des charges, avec la décision, validée en assemblée générale, d’interdire le désherbage chimique total, et le pressurage à remplissage axial pour éviter la trituration des raisins. Nous souhaitons aussi proposer un deuxième mode de taille possible, pour une taille longue, en guyot. Notre rendement moyen n’est que de 37 hl/ha, il nous faut l’augmenter par la taille, nos terroirs sont peu fertiles. Cette possibilité d’une taille plus longue n’est pas pour autant la porte ouverte à tous les excès. A 45 hl/ha, la qualité ne va pas chuter et ce meilleur rendement sera notre meilleure assurance face aux aléas climatiques.

Vers quelles solutions s’orientent les vignerons de Montlouis pour se prémunir des dégâts dûs au gel ?

Nous n’excluons à ce stade aucun système, si ce n’est l’aspersion qui ne semble pas appropriée ànotre vignoble. Tours anti-gel, FrostGuards etc... Nous allons y réfléchir et prendre le temps d’établir un projet collectif clair, détaillé et correspondant aux besoins de l’AOC.

Les achats de raisins et de vins d’autres régions faits par les vignerons pour compléter la maigre récolte vont-ils avoir un impact commercial pour l’AOC ?

Les vignerons expliquent la situation à leurs clients et ceux-ci comprennent. Ils vont nous soutenir. Nous avons su nous adapter pour assurer nos marchés, nous serrer les coudes. L’image qualitative de Montlouis que nous avons construite par notre travail va nous permettre de vendre des vins de France, en accompagnement de nos vins de l’appellation. Nous avons des stocks, nous les entamerons pour la bonne cause. Le millésime 2016 de Montlouis est très bon, par sa concentration et son équilibre. Les faibles volumes ne vont pas nous conduire à faire de la spéculation. Les hausses de tarifs seront modérées et nous permettront d’avoir des prix correspondant à notre travail et à nos coûts de production. Les prix de nos vins ne sont pas encore à la hauteur de tout le travail accompli à la vigne et au chai.

Propos recueillis par Ingrid Proust




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