Menu
Suivez-nous
Facebook
Twitter
Le Vigneron du Val de Loire
L'information viticole pour les professionnels

La politique de la terre brûlée


Rédigé le Vendredi 10 Février 2017


Cette photo, transmise par l'Hebdo de Sèvre et Maine, a été prise par un témoin de l'arrachage des  vignes le 23 décembre à Monnières.
Cette photo, transmise par l'Hebdo de Sèvre et Maine, a été prise par un témoin de l'arrachage des vignes le 23 décembre à Monnières.
L'information révélée par nos confrères de L'Hebdo de Sèvre et Maine n'a pas manqué de faire parler dans le vignoble de Nantes. A la veille de Noël des ceps de vignes ont été arrachés et brûlés du côté de Monnières et de Vallet. Sans respect des procédures, les auteurs n'ayant pas demandé l'autorisation de faire du feu – ni des règles sanitaires. Les souches ont en effet été incendiées avec les poteaux, les fils de fer et... des pneus. Plusieurs témoins confirment « avoir vu d'épaisses fumées tout autour de Monnières au moment des fêtes. » La mairie a été alertée et s'interroge sur le dépôt d'une éventuelle plainte. Problème : elle manque de preuves, les faits ayant été rapportés par des riverains.
Si la méthode est fortement condamnée, ce sont aussi leurs auteurs qui sont pointés du doigt. Les faits ont en effet été diligentés par des opérateurs cognacais, nouvellement propriétaires des parcelles concernées. Déjà fortement remontés contre ceux qu'ils appellent « les vautours », les Jeunes Agriculteurs de Charente sont à nouveau montés au créneau ces derniers jours. Sur leur page Facebook ils ont lancé l'opération « Dénonce ton vautour » pour dévoiler sur la place publique les noms de ceux qui rachètent des autorisations de plantation dans d'autres vignobles pour les ramener dans le Cognacais. Fin janvier, ils ont été jusqu'à planter des panneaux « Ici niche un vautour » chez les viticulteurs concernés. L'Union générale des viticulteurs pour l'AOC Cognac s'élève elle-aussi contre le transfert d'autorisations en provenance d'autres régions. Elle envisage d'ailleurs des poursuites judiciaires à l'encontre de ceux qui ont succombé à cette possibilité. 
Révélées au printemps dernier, ces rachats de droits de plantation vers le Cognac concerneraient « 120 hectares dans le Muscadet » indique Christian Gauthier, le président de la Fédération des Vins de Nantes. « Depuis le début de l'année 2017 les transactions porteraient sur une vingtaine d'hectares supplémentaires. » Si ces procédures sont légales, elles inquiètent toutefois la Fédération viticole. « Nous perdons des droits à produire ce qui est problématique pour l'avenir et une éventuelle reprise du Muscadet. Sans compter les conséquences sur l'aspect paysager. »

Adeline Le Gal