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Le Vigneron du Val de Loire
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Gel : Une administration trop lente face à l’urgence


Rédigé le Lundi 22 Mai 2017


« On a les budgets, on a les techniques, mais l’administration met trop de temps à nous répondre. Au Conseil régional, la commission sur les aides à l’investissement dans des tours anti-gel ne s’est réunie que le 27 avril. Heureusement que l’on ne l’a pas attendue pour s’équiper », s’insurge Jean-Martin Dutour, vice-président du syndicat des vins de Chinon.
« Nous n’avons pas pu équiper 30 hectares en aspersion, l’accord provisoire de la DDT suite à la première étude d’impact est arrivé trop tard. Par chance, ces hectares non-protégés n’ont pas été touchés par le gel », fulmine Patrick Olivier, président du syndicat des vins de St-Nicolas-de-Bourgueil.
Face au président du Conseil régional François Bonneau en visite dans le vignoble ce 19 mai, l’heure était aux doléances. Le temps administratif n’est pas en phase avec l’urgence de la protection contre le gel.

Sur une parcelle de vignes à Panzoult, meurtrie à plus de 80 %, François Bonneau (photo) a admis que le nombre de fonctionnaires dans les DDT n’était pas suffisant pour traiter les dossiers. Mais il assure que 1,3 M€ de fonds européens sont disponibles. « Il faut protéger d’ici deux ans 500 ha supplémentaires dans la région en viti et en arbo. La protection anti-gel représente un surcoût de 15 /20 centimes d’€ par col, c’est supportable au vu du niveau de vos prix de vente ».
 « Mais rien que sur l’AOC Chinon, l’objectif est d’équiper 500 ha sur trois ans », lâche Fabien Demois, vigneron à Cravant-les-Coteaux. Et l’aspersion n’est pour le moment pas éligible à des aides européennes. Mais ce serait le cas dans d’autres régions. « Nous allons continuer à mettre la pression sur le sujet au niveau européen », a promis le président du conseil régional. Les vignerons présents ont aussi dénoncé la lourdeur de la réglementation sur l’aspersion, avec ces études d’incidences sur l’environnement, coûteuses et exigées pour chaque plan d’eau, y compris ceux de moins d’un ha.
François Bonneau a ensuite visité le clos de Mosny, en AOC Montlouis, où Jacky Blot a installé une tour mobile qui a efficacement protégé 3 ha. Ailleurs, ce sont des hélicoptères qui ont survolé les vignes, enfumées par des feux de paille. « Le coût est de 570 €/ha pour 4 vols et deux positionnements d'appareils non suivis de vols », précise Virginie Fleureau, animatrice de l’ODG. « L’efficacité des hélicoptères est de 70 à 80 % », estime François Chidaine, vice-président de l’ODG. Le vigneron, également président de la FAV 37, a demandé au président de Région « une deuxième étude pour optimiser la protection contre le gel par AOC, en terme de techniques, d’investissements individuels ou collectifs ». Message reçu par François Bonneau. L’élu a promis un accompagnement  des vignerons sur la mise en œuvre des différents dispositifs.
Ingrid Proust




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