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Le Vigneron du Val de Loire
L'information viticole pour les professionnels

Ils associent ceps et truffes


Rédigé le Mardi 24 Janvier 2017


Le Chinonais est une contrée de truffes. Créé en 2015, le syndicat de la Truffe rabelaisienne veut en développer la production. Notamment en misant sur les truffières à haute densité, selon une méthode de François Houette, trufficulteur et pépiniériste à Chinon. Celle de Ligré (photo) en est un exemple présenté comme unique au monde : sur 2 ha, 4 000 chênes truffiers ont été plantés en spirale d’Archimède, afin de faciliter la dissémination des spores, et sont dotés d’un système d’irrigation. Mais c’est aussi en sensibilisant les vignerons que le syndicat de la Truffe rabelaisienne veut faire sortir de l’ombre la trufficulture chinonaise. La truffe et le vin, c’est un mariage propice aux découvertes. Michèle et Bertrand Couly ont planté une centaine de chênes truffiers à côté de leur chai à l’esthétique très contemporaine. « Nous recevons 10 000 oenotouristes par an », déclare la vigneronne. « Nous allons proposer des dégustations vins et truffes, des cavages (récolte des truffes avec des chiens). Ceux-ci se font en hiver, un avantage pour animer une période creuse. »
D’autres vignerons se sont lancés dans cette culture complémentaire générant un produit aussi noble que le vin et à forte valeur ajoutée. Pour Matthieu Baudry, la truffe est « avant tout un plaisir gourmand, porteur de savoureux accords avec de vieux Chinon », et un vecteur de développement des ventes de vins, en ayant la possibilité d’offrir des truffes à ses meilleurs clients. « J’ai planté 400 chênes truffiers en 2008, indique ce vigneron en agriculture bio. Cette culture me plaît aussi par le fait qu’elle n’a besoin ni de phytos ni d’engrais, seulement de soleil et d’eau ».
Etienne de Bonnaventure, lui aussi vigneron bio, a planté trois rangs de chênes truffiers au sein même d’une parcelle de vignes, avec six mètres entre les ceps et les chênes. « Les arbres doivent être taillés pour ne pas concurrencer la vigne, mais n’entraînent pas trop de contraintes pour le travail du sol. Ces chênes dans la vigne peuvent avoir un effet intéressant sur la microfaune et qui sait ? contre l’esca. » Le vigneron indique produire environ 1 kg de truffes par an. « C’est un plus sur le marché de la restauration, où je vends déjà une part de mes vins. La truffe, je n’y croyais pas trop au départ mais je ne le regrette pas ».

Ingrid Proust




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