Anjou-Brissac ? Une vieille histoire


Rédigé le Jeudi 7 Décembre 2017


Passer d’Anjou-Villages Brissac à Anjou-Brissac, les producteurs en parlent depuis des années. Maintenant qu’ils se sont accordés sur le futur nom de leur appellation validé par un vote en assemblée générale – certains préféraient Brissac tout court – ils vont enfin franchir un pas décisif, en déposant devant l’Inao, le dossier officialisant leur requête.
“Par ce nouveau nom, on insiste sur notre identité, à la fois de Brissac, en lien avec l’Anjou – un peu à l’image de Saumur Champigny  – et on se différencie d’Anjou-Villages”, souligne le président de l’AOC François Plumejeau. 
Alors que les vignerons vont fêter l’année prochaine, les 20 ans de la reconnaissance d’Anjou-Villages Brissac, ils n’oublient pas de rappeler la genèse de leur AOC. Le terme “villages”, dont ils veulent se débarrasser aujourd’hui, n’était pas vraiment souhaité au départ. “C’est vrai que pour certains, il n’est pas très qualitatif”, précise le président.
En se replongeant dans l’histoire, on retrouve traces de cette demande de création d’une AOC “Anjou Brissac” dès les années 1970. A l’époque, seul l’Anjou Rouge existait. Et c’est en segmentant les rouges via la reconnaissance d’une appellation Anjou-Villages en 1991 que le secteur de Brissac a été englobé dans cette évolution. L’Inao ne souhaitait pas que se développent de multiples petites appellations.
Bien décidés à faire vivre leur territoire, les vignerons se sont alors battus pour l’Anjou-Villages Brissac, reconnu sur dix communes : Brissac-Quincé, Denée, Juigné-sur- Loire, Mozé-sur-Louet, Mûrs-Erigné, Saint-Jean-des-Mauvrets, Saint-Melaine-sur-Aubance, Saint-Saturnin- sur-Loire, Soulaines-sur-Aubance, Vauchrétien.
SI l’Inao valide la demande de modification de nom, elle permettrait de lever le doute sur une éventuelle hiérarchie entre Anjou-Villages et Anjou-Villages Brissac. Mais, si cette requête est acceptée, ce ne sera, dans la tête de plusieurs vignerons, qu’une étape. A terme, l’objectif serait de parvenir à une AOC communale “Brissac”. Ils estiment cependant que la demande est prématurée, considérant que la notoriété de l’AOC est plus liée à l’Anjou, qu’à Brissac, et qu’il faudrait développer le niveau de production. Sur les dernières années, les vignerons ont revendiqué quelque 5 000 hl. 

Patrick Touchais 



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