Menu
Suivez-nous
Facebook
Twitter
Le Vigneron du Val de Loire
L'information viticole pour les professionnels

Pas contents, des vignerons angevins manifestent devant Terrena


Rédigé le Mercredi 6 Août 2025


La manifestation n’est pas dans les habitudes de la viticulture angevine. Aussi, le rassemblement ce mercredi 6 août devant le siège du groupe Terrena à l’appel d’un collectif de vignerons angevins pour dénoncer les prix trop bas de sa filiale Ackerman en Cabernet d’Anjou, n’a rassemblé qu’une quinzaine de producteurs.
“Peu importe le nombre”, indiquait un vigneron, “on est là pour faire passer un message et pour montrer aux autres producteurs qu’ils ne sont pas seuls dans un moment où la filière est en crise”. En cause : les prix annoncés par la maison Ackerman pour la récolte à venir. Le négociant saumurois a proposé un prix de 145 €/hl sur le Cabernet d'Anjou. “C’est le premier à avoir lancé un prix bas que d’autres vont suivre. On sait que d’autres négoces se sont positionnés à 155 €”, ajoutait un autre vigneron.
Pour Jean-Marie Gazeau, l’un des porte-paroles de ce mouvement né spontanément il y a quelques semaines hors de toute structure syndicale, le problème tient en deux chiffres. “Un hectare de Cabernet d’Anjou coûte environ 12 000 € à produire. On nous propose 7 000. Ça ne peut pas tenir”.
En ciblant Terrena, les vignerons angevins voulaient aussi dénoncer le fait que ce soit “une coopérative d’agriculteurs qui continue à appauvrir notre secteur viticole”. Et de lancer également un mot d’ordre de boycott d’une autre filiale du groupe : LVVD, l’un des fournisseurs de la viticulture en produits en tout genre (bouteilles, bouchons, produits phyto…).
Rassemblés dès 8 heures du matin, les vignerons ont pu échanger avec le directeur général d’Ackerman, Laurent Reinteau, venu à leur rencontre. En substance, le dirigeant a rappelé que l’AOC Cabernet d’Anjou est en difficulté, comme bon nombre de produits. “C’est une appellation qui se vend essentiellement en France, via la grande distribution. Les volumes de vente sont en baisse et les négociations sur les prix de la récolte 2024 ont été très difficiles. Je comprends les réactions des viticulteurs. Mais le marché est en souffrance. On travaille avec une centaine d’apporteurs au total. On a demandé à nos vignerons de produire plus de Crémant de Loire, qui est plus rémunérateur, avec un marché porteur”.
Evidemment, les vignerons ne sont pas naïfs et savent que leur mobilisation ne va pas modifier la donne instantanément. Mais ils savent aussi que les vignes ne sont pas très chargées cette année, et espèrent donc que l’offre et la demande se rééquilibrent dans le courant de l’année 2026 pour amorcer une remontée des cours.
 
Patrick Touchais




Dans la même rubrique :
< >