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Le Vigneron du Val de Loire
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La tulipe sauvage reprend vie dans les vignes


Rédigé le Mardi 31 Mai 2022


C’était en 2016 à Saint-Aubin de Luigné. Aux détours d’une vente de parcelles exploitées par un agriculteur partant à la retraite, une tulipe sauvage – la Tulipa sylvestris – avait été identifiée comme un élément rare de biodiversité. Rare, car si la fleur jaune est bien présente dans bon nombre de contrées dans le sud de la France ou sur des terres plus éloignées, elle est peu présente sur un quart nord-ouest de l’hexagone. Et ces terres classées en Coteaux du Layon constituent selon les experts, la plus grosse réserve de l’ouest de cette tulipe sauvage.
Sur cet îlot qui plonge vers le Layon, une partie des terres, dans le bas du coteau, a été reprise, via la Safer, par le Conservatoire d’espaces naturels des Pays-de-la-Loire pour qu’il puisse agir pour protéger et développer la tulipe. Plus haut, ce sont deux vignerons, Alexandre Cady et Patrice Achard qui ont repris les parcelles et planté sur un total de près de 4,5 ha, chenin, grolleau, cabernet franc et cabernet sauvignon. Des vignerons soumis à un cahier des charges strict officialisé via un arrêté préfectoral.
“D’abord, à la plantation, il a fallu utiliser des outils spécifiques”, souligne Alexandre Cady. Pour la suite, tout herbicide est évidemment interdit. “La difficulté, c’est qu’on n’a pas le droit – en théorie – de travailler le cavaillon avant le 15 avril, et même le 30 mai si les tulipes sont en fleur. Pour le rang, c’est le 30 avril et le 30 mai. Autant dire que c’est compliqué de gérer l’herbe…”.
A l’occasion d’une rencontre bilan les différents organismes (Le CEN, le CPIE Loire Anjou, le Conseil départemental, la chambre d’agriculture…) ont pu constater que les tulipes continuaient à bien se développer y compris dans les vignes. “La tulipe se porte bien ici”¸ résume Alexandre Cady. D’autant qu’elle aime les terres cultivées. Mais pour continuer à entretenir correctement leurs vignes, les deux producteurs ont plaidé pour un assouplissement des règles de travail du sol. “On demande à pouvoir intervenir à partir du 30 avril au lieu du 30 mai. Tout le monde comprend bien qu’il s’agit aussi d’une activité économique. On a reçu une bonne écoute, mais il faudra sans doute que ça remonte jusqu’au ministère”, indique le vigneron de Saint-Aubin, fier de participer au développement de cette tulipe sauvage, qui pourrait donner vie à une cuvée particulière à terme.
 
P.T.
 




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