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Le Vigneron du Val de Loire
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Gel : les dégâts se précisent en Val de Loire


Rédigé le Jeudi 28 Avril 2016

L’ensemble du vignoble du Val de Loire a été touché par les épisodes successifs de gel. Certains s’en sortiront avec seulement 10 % de dégâts. Mais pour d’autres, les parcelles sont grillées à près de 100 %.


Ici et là, on évoque le cauchemar de 1991. Des parcelles grillées à 100 % ou presque, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vécu pareil catastrophe dans le vignoble. « Catastrophe » le mot est lâché par plusieurs vignerons, dont les vignes ont sévèrement été touchées. « La moitié de mon vignoble est touché de 50 à 80 % », déplore Tony Rousseau de Saint-Lambert du Lattay. La commune angevine semble avoir cruellement subi les coups de froid successifs. En Anjou, les témoignages sont très divers. Certains soufflent : 10 % de perte estimés… D’autres ont eu des parcelles noircies à 80 %. « Pas facile d’avoir une vision globale. Il est encore tôt », résume Florian Cesbron de Champ-sur-Layon. Plus au sud, selon plusieurs témoignages, il semblerait que le secteur du Haut-Layon ait globalement été plutôt épargné, ce qui n’empêche pas que certaines exploitations soient réellement touchées. Même chose pour le Saumurois, à l’exception de l’appellation Saumur Champigny, où le couloir Varrains-Saint-Cyr-Chacé-Brézé a été durement affecté. « Certains ont perdu la moitié de la récolte, voire plus », détaille Patrick Vadé, le président de l’AOC. 

50 % de la récolte "passée à la trappe"

 De l'autre côté de la Loire, à Bourgueil, Philippe Boucard n’a pu que constater les dégâts à l’issue de cette « nuit de cauchemar », de mardi à mercredi dernier. « Dans les vignes en plaine tout a été cramé, celles des coteaux ont été moins touchées, mais 50 % de la récolte est passée à la trappe. La température est descendue jusqu’à - 6/ 7°C dans les secteurs les plus gélifs », explique le vigneron d’Ingrandes-de- Touraine, redevenu tout récemment le président du syndicat des vins. 
A Saint-Nicolas- de-Bourgueil, le président de l’ODG Patrick Olivier annonce « 50 à 60 % de dégâts sur l’appellation ». A Chinon, « la moitié de la récolte au moins est perdue, constate le président du syndicat des vins Jean-Martin Dutour. Les vignes de la plaine de Cravant comptent 90 % de bourgeons grillés. Celles du plateau et des coteaux sont moins touchées. La température est descendue à - 4°C. » 
A l’est de Tours, le gel n’a pas non plus épargné l’AOC Montlouis-sur- Loire. « Plus de 50 % des vignes ont été très touchées lors de la nuit de mardi à mercredi », signale François Chidaine, président de l’ODG. L’appellation avait déjà été impactée à hauteur de 15 à 20 % par le gel du 18 avril. Le vignoble de Touraine-Azay- le-Rideau, lui aussi très frappé par ce premier gel, a enregistré de nouveaux dégâts au matin du 27 avril : « 90 % de vignes touchées sur Azay, 50 à 70 % à Cheillé », précise Quentin Bourse, responsable du syndicat des vins. 
Dans l’ensemble de l’AOC Touraine, « les dégâts sont très variables », indique Alain Godeau, président de l’ODG. « Le Loir-et- Cher est en grande partie peu touché, tandis qu’en Indre-et- Loire, des zones ont eu beaucoup de dégâts, comme chez nous à Civray avec 80 % de perte de récolte. L’impact pour l’appellation devrait être de - 10 à - 15 % par rapport à une récolte normale ». 
En AOC Vouvray, des parcelles sur Parcay-Meslay ont été gelées à 70 %. En Cheverny et Cour-Cheverny, des vignes ont aussi été atteintes. En Coteaux du Vendômois, de nouveaux dégâts ont été constatés le 27 avril, « localisés mais de l’ordre de 50 à 90 % », note Nicolas Parmentier animateur du syndicat.

"on commençait à se remettre de 2012"

Dans le vignoble nantais, le gel a frappé partout mais à des degrés divers. «Il est encore trop tôt pour faire un bilan, mais des zones comme Le Loroux-Bottereau, le Landreau, le Nord de Grand-Lieu et les bords de Sèvre sont particulièrement touchées » constate Nadège Brochard-Mémain, conseillère viticole à la Chambre d’agriculture. « Du côté de Clisson, en allant sur Mouzillon, des parcelles sont impactées. Par endroit il n’y a plus rien », complète sa collègue Stéphanie Savary. « Je reçois beaucoup d’appel de vignerons mais malheureusement il n’y a pas grand-chose à faire. Contre le gel, il n’y a pas de solutions ». Jusque-là relativement épargné par les gelées, Jean-Jacques Bonnet, vigneron à la Chapelle-Heulin ne peut que constater l’ampleur des dégâts. « Lundi je me disais justement que c’était vert, que l’on avait échappé à la catastrophe. Mais mercredi il a fait - 3°C, ça a tout fusillé. Sur une parcelle, je vais peut-être avoir 80 % de pertes. C’est désolant ! D’autant que l’on commençait tout juste à se remettre de 2012 au niveau des stocks... »
Du côté des Coteaux d’Ancenis, peu de parcelles seraient pour l’instant touchées. Olivier Martin, vigneron à La Varenne, préfère toutefois attendre « le milieu de semaine prochaine pour faire un bilan de cet épisode. D’une région à l’autre, il y a beaucoup de disparités ». 

Adeline Le Gal, Ingrid Proust, Patrick Touchais




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