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Le Vigneron du Val de Loire
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Dans les vignes, le handicap passe au second plan


Rédigé le Vendredi 24 Janvier 2020


Emmanuel Merceron (pull bleu), travaille avec l'ESAT Sud-Loire et Pascal Leroux (2e à droite) depuis 2011.
Emmanuel Merceron (pull bleu), travaille avec l'ESAT Sud-Loire et Pascal Leroux (2e à droite) depuis 2011.

Surplombant la rive sud de la Loire, l'équipe de pré-tailleurs est à pied d’œuvre dans les vignes du domaine Merceron-Martin à La Varenne. Malgré le froid et la pluie, Jérôme, Anne, Jean-Pascal et leurs six autres collègues effectuent leur tâche avec plaisir et passion. Ils ne sont pas salariés de cette exploitation de 27 hectares, ni même saisonniers, mais employés par l'Esat Sud-Loire, un établissement et service d'aide par le travail. « Ce sont des hommes et des femmes souffrants de troubles psychiques et mentaux. Certains sont là depuis la création de l'Esat en 2005, d'autres depuis 2 ans. Ils interviennent pour tous les travaux à la vigne, de la pré-taille, au palissage jusqu'aux vendanges », explique Pascal Leroux, leur moniteur.
Basé à Saint-Julien-de-Concelles, l'Esat Sud-Loire compte 4 équipes en vigne, chacune composée d'une dizaine de personnes. Elles interviennent dans une soixantaine d'exploitations du vignoble de Nantes, de manière ponctuelle ou, comme au Domaine Merceron-Martin, régulière. « Nous travaillons avec l'Esat depuis 2011 », indique Emmanuel Merceron. « A l'époque c'était pour répondre à une problématique de main d’œuvre aux vendanges. Peu à peu nous avons fait appel à eux pour d'autres tâches, le taillage, la complantation, le palissage, etc. » Pour ces prestations, l'ESAT facture directement au domaine. Le coût est moins élevé que celui d'un salarié pour l'exploitation mais « dans les prix du marché », ajoute Pascal Leroux.
Présents au domaine tous les jeudis, les salariés de l'Esat effectuent des journées de 5 heures, sous l'encadrement de Pascal Leroux et d'Emmanuel Merceron. Patrice, 40 ans, travaille dans les vignes depuis 13 ans et n'échangerait sa place pour rien au monde. « Le travail est une thérapie. Ça fait partie d'un équilibre et le fait d'être dehors permet d'évacuer le stress et les angoisses. » Pour le domaine, il n'est pas question de se passer de cette équipe « volontaire et courageuse ». « C'est dans notre fibre. Aux dernières vendanges on a eu un groupe très homogène. Le midi nous déjeunions tous ensemble. On partage des choses. Aujourd’hui nous avons trouvé notre rythme de croisière », confie Emmanuel.

A.L.G





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