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Le Vigneron du Val de Loire
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On n’est pas passé loin…


Rédigé le Vendredi 27 Mars 2020


De nombreuses parcelles ont été éclairées au petit matin dans le vignoble ligérien.
De nombreuses parcelles ont été éclairées au petit matin dans le vignoble ligérien.
On a croisé les doigts, fait le dos rond, serré les fesses… Chacun y est allé de son expression corporelle face aux attaques de froid qu’a subies le vignoble ces derniers jours. Globalement, la végétation auraient été épargnée. Bilan d’ouest en est.
Dans le vignoble nantais, pas de dégâts à déplorer pour le moment. Les exploitations équipées de matériel anti-gel – tours, Frostguard, bougies… – les avaient installés en début de semaine en prévision des nuits fraîches de mercredi, jeudi et vendredi. « La nuit de mardi à mercredi et celle de jeudi à vendredi ont été les plus froides avec jusqu’à - 1°C », témoigne Sébastien Duvallet, vigneron à
Vallet. Son exploitation de 32 hectares a fait le choix de protéger un hectare de
Chardonnay « très gélif » avec des bougies. « Nous ne les avons pas allumées dans la nuit de mercredi à jeudi et c’était limite. Ce vendredi, on les a allumées à 4h du matin et on ne regrette pas.
Nous sommes sauvés pour l’instant mais le début de semaine prochaine s’annonce tendu. »
A Saint-
Hilaire de Clisson, pas de dégâts non plus chez Christian Gauthier, président de la Fédération des Vins de Nantes. « Nous n’avons pas d’humidité ce qui nous a protégés. Si le temps reste sec, ça devrait passer. » Les vignes des Côtes de Grandlieu et des Coteaux de la Loire ont également été épargnées mais la vigilance reste de mise pour la semaine prochaine.
En Vendée, « les températures ont avoisiné les 1°C », indique Mathieu Coirier, président des Fiefs
Vendéens. « Pour l’instant nous n’avons pas de dégâts. On croise les doigts pour les prochains jours, sachant que les prévisions météos varient d’un site l’autre. »
En Anjou, selon les témoignages, peu de dégâts seraient constatés. Le temps sec a sans doute été salvateur. « Ma station connectée a enregistré – 1°C au plus froid, en température sèche au niveau des bourgeons », signale Emmanuel Ogereau, qui exploite des vignes dans le Layon et à Savennières. Sur cette dernière appellation, il a allumé des bougies par deux fois. « Peut-être un peu trop vite », admet-il, « mais ce n’est pas facile de juger le bon moment ». Le principe de précaution s’impose…
Parallèlement, il mène en lien avec l’Inao et l’ATV des essais de voile d’hivernage. Un demi-hectare a été couvert juste avant l’annonce des gelées. « Pour l’instant, le bilan n’est pas très positif. Le vent s’engouffre dedans. Les écarts de températures ne sont pas flagrants. Et le risque, c’est que l’humidité reste dessous ». A peaufiner sans doute.
Le Saumurois semble avoir été épargné également. « Dans mon secteur de la Vienne, il y a des petits impacts, qui n’auront pas forcément une grande incidence », précise le président de la Fédération viticole Laurent Ménestreau.
Dans le secteur de Saumur Champigny, des températures de – 2 à – 3 ont été enregistrées via les nouvelles stations, fraichement installées dans le vignoble. « Les tours et les feux ont été allumés. Il y a sans doute quelques dégâts, mais très limités », indique Marie-Anne Simonneau, l’animatrice de l’appellation.  
En Touraine, dès le 23 mars, ils étaient, à nouveau, tous en alerte. Les vignerons et vigneronnes ont dû affronter des températures menaçantes. Les sondes ont affiché jusqu’à – 2°c durant certaines nuits. Mais le temps sec a limité le risque.
Dans le Bourgueillois, « beaucoup de bourgeons sont sortis ou ont des feuilles étalées. Mais à part parmi de jeunes plants, il n’y a pas eu de dégâts a priori. Des éoliennes ont tourné. Les feux de paille n’ont pas été allumés, cela ne se justifiait pas, l’humidité était faible », indique Jean-Marie Amirault, vigneron à Benais. Les températures ont souvent oscillé entre -2°C et 0°C. A Saint-Nicolas-de-Bourgueil, les éoliennes ont été activées, de même que les systèmes d’aspersion certaines nuits. « A ce jour, il n’y a pas de dégâts », signale Alexandra Genneteau, directrice de l’ODG.
Dans le vignoble de Chinon, les températures n’ont pas non plus été très basses. « Les éoliennes et l’aspersion ont été mobilisées, des bougies ont été installées. L’année est un peu précoce, des bourgeons sont sortis, mais c’est très hétérogène. Les vignerons jouent beaucoup sur la date de taille, selon leurs secteurs les plus gélifs et la présence ou non de moyens de lutte », explique Emmanuelle Schlienger, directrice de l’ODG. Pour l’heure, les dégâts semblent très réduits.
Dans l’AOC Vouvray, « il a fait – 2°C, voire -3°C, ce matin, mais l’humidité était faible. Des bourgeons sont éclatés, d’autres sont dans le coton. Les dégâts  sont très limités à priori. Les bougies ont été utilisées, quelques feux ont été allumés », relate Benoît Gautier, vigneron à Vouvray et président de la FAV 37-72.
Dans le vignoble de Montlouis, « les vignes sont en pointe verte ou rose, et donc encore peu sensibles au gel. Nous avons eu jusqu’à -2°C, mais avec l’humidité basse et le vent, il n’y a pas eu de casse », indique Bertrand Jousset, responsable de la commission gel à l’ODG. Des éoliennes ont tourné, et des bougies ont été installées. Les hélicoptères sont réservés et seront mobilisés plus tard.
Dans l’AOC Touraine, il ne semble pas y avoir eu de dégâts pour le moment. Les températures sont descendues jusqu’à- 2,5°C. Les éoliennes ont été activées et les bougies ont été allumées.
La première vague est donc passée. Reste désormais à attendre la deuxième, les yeux rivés sur les prévisions météo. Les températures annoncées pour le début de semaine sont froides. Tour dépendra des éventuelles précipitations de ce week-end.
 
La rédaction.




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