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Le Vigneron du Val de Loire
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Un gel épars en Val de Loire


Rédigé le Vendredi 12 Mai 2017

Le gel a frappé durement le vignoble ligérien, mais de manière très hétérogène. Certaines zones sont à peine impactées. Mais pour d'autres - muscadet, savennières, champigny, cheverny, vendômois... - on évoque le spectre de 1991.


En Pays nantais, dès le premier jour de gel, la Fédération des Vins de Nantes a missionné les délégués de sections pour dresser un état des lieux des dégâts. Si tous n'ont pas encore rendu leur copie, les premières estimations font état d'un vignoble nantais touché à plus de 60 %. Environ 5 000 hectares ont été impactés par les épisodes de gel de la fin avril. Certains secteurs ont particulièrement soufferts, notamment les cantons de Clisson et Vallet. A Vallet, les résultats transmis indiquent que plus de 1 000 hectares sont touchés entre 75 et 100 %. Des secteurs comme Le Landreau, Le Loroux-Bottereau, Gorges ou encore Pont-Saint-Martin ont également subi de lourds dommages. D'autres, en revanche, ont été un peu plus épargnés. C'est le cas de La Haye-Fouassière, Vertou ou encore Saint-Fiacre-sur-Maine. Pour accompagner les vignerons, le Conseil Stratégique de la Fédération des Vins de Nantes s'est réuni le 11 mai pour déterminer des mesures conjoncturelles et structurelles à mettre en place. Un allègement de la taxe foncière sur les propriétés non bâties et une exonération des charges sociales vont être demandés. La Fédération souhaiterait également la mise en place d'aides à l'investissement dans du matériel anti-gel.

En Anjou-Saumur, le coup de gel qui a frappé le vignoble a provoqué deux surprises : sa durée, en deux vagues, les 20 et 21 avril, puis du 26 au 29. Et sa localisation. Bon nombre de parcelles grillées cette année, n’avaient jamais été touchées par les froids, y compris en 1991. C’est particulièrement le cas dans l’appellation Savennières, sur la rive droite de la Loire, où on estime les dégâts entre 70 et 80 %. De l’autre côté, la zone nommée bas-layon, où on produit notamment les coteaux du même nom, le coup de gel a été sévère. D’autant que dans certaines communes, certains avaient déjà été touchés l’an passé.  "Je vais faire une récolte sur deux ans", souligne un producteur de Saint-Lambert du Lattay. En remontant le Layon, le cœur du vignoble (Faye d’Anjou, Champ-sur-Layon…) a été miraculeusement épargné. A la source, les dégâts sont très hétérogènes. Certains sont passés à côté, d’autres ont des vignes grillées à 50 %. Par ailleurs, le secteur de l’Aubance-Brissac a été impacté de l’ordre de 20 à 30 %. Enfin, du côté du Saumurois, c’est surtout l’appellation saumur champigny qui a trinqué, avec une évaluation de préjudice de l’ordre de 35 %. Au global, le vignoble serait impacté dans une fourchette de 20 à 30 %.
"Ça ne signifie pas qu’on aura 20 à 30 % de pertes de récolte", modère Laurent Ménestreau, le président de la Fédération viticole de l’Anjou.  "Tout dépend de la façon dont ça peut repartir, de la fleur, de l’été… ". L’an passé, malgré un coup de gel à la même époque, certains ont fait le plein. Alors qu’on évoquait des pertes de 10 à 20 %, la récolte n‘avait été amputée que de 7 ou 8 %. 

En Indre-et-Loire, les épisodes de gel des 19 au 21 avril et du 27 au 29 avril ont provoqué "environ 20 % de perte de récolte sur le département, sous réserve d'expertises complémentaires", annonce la FAV 37. Dans le détail, par appellation, Touraine-Azay- le-Rideau est le vignoble le plus atteint, avec une perte de récolte estimée à 75 %. Viennent ensuite Touraine-Amboise, dont la récolte à venir est touchée à 50 %, Touraine Noble Joué, meurtri à 45 %, et Montlouis-sur- Loire, 40% de perte de récolte. Pour le vignoble de Bourgueil, les dégâts sont estimés à 25 % de perte de récolte. Sur les AOC Chinon, Saint-Nicolas de Bourgueil, Vouvray, Coteaux du Loir-Jasnières, Touraine (en Indre-et- Loire) la FAV 37 évalue à moins de 15 % les pertes de récolte pour chacune des appellations.

En Loir-et- Cher en revanche, pas encore d"estimation chiffrée des dégâts du gel sur l'ensemble du vignoble départemental. "Les pertes de bourgeons peuvent être dénombrées, mais elles ne sont pas synonymes de pertes de récolte effectives", indique Isabelle Defrocourt, directrice de la FAV 41. "Il est impossible de savoir à ce jour comment les vignes gelées vont compenser en terme de contre-bourgeons. Dans les vignes qui n'ont pas gelé, on constate de belles sorties de grappes. Il est donc préférable d'être prudent sur les estimations de pertes de récolte". Rappelons que les dégâts ont été importants à Cheverny, dans les Coteaux du Vendômois, en vallée du Cher et vers Saint-Romain, Oisly, Angé, Couffy, Meusnes. 
Une visite de vignes avec le préfet du Loir-et-Cher, des élus et des responsables des services de l'Etat aura lieu lundi prochain 15 mai. En Indre-et- Loire, les responsables vignerons rencontreront le préfet et les représentants des administrations le 24 mai.

La rédaction




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